Les Naissances De L'art Moderne Chinois - Persée

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Les naissances de l'art moderne chinois

[article]

De la chute des Qing à la République populaire, 1911-1949

Éric Janicot Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine Année 1987 34-2 pp. 231-256

• Référence bibliographique

Janicot Éric. Les naissances de l'art moderne chinois . In: Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 34 N°2, Avril-juin 1987. pp. 231-256.

DOI : https://doi.org/10.3406/rhmc.1987.1404

www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1987_num_34_2_1404

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LES NAISSANCES DE L'ART MODERNE CHINOIS (De la chute des Qing à la République populaire, 1911-1949)

Nous assistons, à l'aube du xx* siècle, à une mutation sans cesse plus affirmée de l'expression artistique chinoise, qui devient perméable aux « influences » des pays industrialisés. Cette mutation trouve ses fondements dans une double aspiration : le désir de modernité et la découverte — nous devrions dire la reconquête — du monde chinois.

Les transformations de la pensée plastique chinoise sont annoncées par une série de symptômes. La création d'un important marché de l'art bouleverse le statut de l'œuvre d'art et de l'artiste. La peinture devient une activité à plein temps et le fait plastique, objet de négoce. L'expression picturale n'est plus l'apanage de l'élite traditionnelle des lettrés.

La crise des valeurs a conduit la pensée chinoise à interroger son passé à la « lumière » des « méthodes occidentales ». Des ouvrages sont consacrés aux beaux-arts et à l'esthétique. La muséographie participe activement à l'élaboration de la « nouvelle culture ». Des académies sont instituées, elles proposent à leurs étudiants un enseignement artistique fondé sur les arts chinois et occidentaux. Certains d'entre eux, après un séjour en Europe, rapportent des suggestions empruntées à un art réglé suivant d'autres conventions.

Le rôle transformateur de l'art est reconnu par l'intelligentsia L'art devient, au même titre que la science, l'emblème de la et le vivant exemple d'une réalisation concrète. La peinture moderne chinoise fait partie intégrante de la renaissance culturelle du pays du milieu et annonce la société à venir. Des phénomènes caractéristiques traduisent les mutations de l'expression picturale chinoise : les artistes changent de références et recherchent de nouvelles sources d'inspiration ; leurs options plastiques viennent subvertir l'académisme Qing (1644-1911); les peintres modernes élaborent une nouvelle esthétique qui oppose la rusticité des formes et des procédés à la sophistication de l'art classique.

La mise en place d'une « nouvelle peinture » est à l'ordre du jour. Les exigences nationalistes et modernistes en composent la trame l'héritage chinois et l'emprunt occidental en représentent la plastique. Les emprunts aux arts occidentaux, au même titre que