Métrique - Philo-lettres
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Bibliographie
- Aquien Michèle, Dictionnaire de poétique, Le Livre de Poche n° 16006, 1993,344 p.
- Deloffre Frédéric , Le Vers français, SEDES, 1973, 182 p. (à consulter en bibliothèque : épuisé chez l'éditeur)
- Mazaleyrat Jean, Éléments de métrique française, Armand Colin, coll. Cursus,1974, réédition 2004, 232 p.
Quelques rappels
La métrique est l'étude de la versification, autrement dit de la prosodie :
- Étude du vers : rime (mais la rime ne suffit pas à faire un vers !), accents, coupes et césures...
- Étude de la strophe : c'est la structure des rimes qui fait la strophe ; elle est le plus souvent marquée typologiquement par un blanc, mais ce n'est pas obligatoire.
- Étude du poème dans son ensemble : formes fixes / formes libres
Un exemple Les Djinns, de Victor Hugo
- Croisées (abab), embrassées (abba), suivies ou plates (aabb)
- ville / port /asile / mort : croisées
- grise / brise /brise : plates
- mort / grise /brise / dort : embrassées
- Pauvres (un seul phonème commun), suffisantes (suivi/ravi), riches (automne/monotone) : ex = port / mort est une rime suffisante : [o] et [r]. La rime est toujours phonétique, et non fondée sur la graphie.
- Féminines (avec e muet) / masculines (toutes les autres). Rien à voir avec le genre des mots : "asile" = rime féminine ; "mort" = rime masculine
- Le système français est un système syllabique : on ne peut donc parler de « pieds » (ensemble de plusieurs syllabes, fondé sur l'opposition des longues et des brèves, que l'on trouve en grec ou en latin.
- Les vers les plus courants : octosyllabes, décasyllabes, alexandrins ; "Les Djinns" offrent un panorama quasi complet des vers français : dissyllabe, trisyllabe, tétrasyllabe, pentasyllabe, hexasyllabe, heptasyllabe, octosyllabe, décasyllabe. On remarque l'absence de l'enneasyllabe (vers de 9 syllabes, très rare), de l'hendécasyllabe, et de l'alexandrin. L'enneasyllabe est présent, par exemple, dans l' "Art poétique" de Verlaine :
« de la musique // avant toute chose Et pour cela // préfère l'impair »
- Césure : dans l'alexandrin, syllabe accentuée, suivie ou non d'une pause, à la sixième syllabe :
"oui, c'est Agamemnon, c'est ton roi qui t'éveille" (Racine, Iphigénie, I, 1)
- Césure lyrique : c'est un e muet qui se trouve à cette place.
- Coupe : pause secondaire à l'intérieur du vers :
oui, /c'est Agamemnon, // c'est ton roi / qui t'éveille"
- Coupe lyrique : c'est un e muet qui se trouve à cette place.
"Terre,/ crève-toi donc //afin de m'engloutir" (Corneille, Clitandre, II, 1, v. 436
- Trimètre : alexandrin coupé 4/4/4 (« toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir »)
- Coupe lyrique : c'est un e muet qui se trouve à cette place.
Ensemble soumis à un système rythmique déterminé, fermé et complet. Les plus courantes : distique (2 vers), tercet (3), quatrain, quintil, sizain, dizain, douzain.
- Distique élégiaque : strophe formée d'un vers long + un vers court (décasyllabe + pentasyllabe ; alexandrin + hexasyllabe ou octosyllabe…) : cf. Ariette IX de Verlaine (Romances sans paroles)
- Isométrie : tous les vers sont de même longueur ~ hétérométrie
Les formes fixes :
Le rondeau :
mis au point par Guillaume de Machaut, il est utilisé par les Grands Rhétoriqueurs, et par Clément Marot. Sous sa forme fixée par ces derniers, il comprend trois strophes en octosyllabes ou décasyllabes, de 5, 3 et 5 vers, sur deux rimes seulement. Un refrain ou « rentrement », tiré du premier hémistiche du 1er vers, s'ajoute hors rime aux deux dernières strophes (mais il doit s'accorder à la syntaxe). Très à la mode dans la 1ère moitié du XVIème siècle, il est abandonné par la Pléiade, qui y voit une « épicerie médiévale » ; il sera repris au XVIIème siècle par Voiture, puis par Musset aux XIXème siècle.
Le rondeau parfait :
variante du précédent, composé par Marot dans l'Adolescence Clémentine (exemple presque unique : on peut citer aussi « l'oraison à Notre-Dame en forme de Rondeau parfait » et le « Rondeau parfait de la Croix », composés par son père Jean Marot) : composé de 6 quatrains, chaque vers du 1er quatrain constitue le dernier vers de chacun des 4 quatrains suivants. Enfin, le « rentrement » du dernier quatrain est constitué du 1er hémistiche du 1er vers.
Le sonnet : deux quatrains / un sizain (ou deux tercets)
Sonnet français : abba abba ccd ede
Sonnet marotique (ou italien : la dénomination diffère) : abba abba ccd eed
Sonnet italien : abba abba cde cde ou cdc cdc ou cde dce
Sonnet anglais ou shakespearien : abba abba cdcd ee (les rimes des quatrains peuvent aussi être croisées, ou différentes : abab ababc ou abab cdcd) Très utilisé par Baudelaire et Mallarmé.
Le haïku et le tanka :
formes japonaises, fondées sur des nombres premiers (3,5,7,17, 31), très appréciées des poètes contemporains, notamment Jacques Roubaud. Son livre, Trente et un au cube, est fondé sur un "tanka de tanka" : 31 poèmes de 31 vers de 31 syllabes.
- Haiku : trois vers de 5/7/5 syllabes : voir quelques haïkaï du poète contemporain Jean-Claude Touzeil.
- Tanka :un haïku + deux vers de 7 syllabes
Le triolet
: abaa abab (les vers 1, 4 et 7 sont identiques, de même que les vers 2 et 8. Cf. les Triolets de Braffort sur le site de l'ALAMO : http://lapal.free.fr/alamo/programmes/triolets.html
La ballade :
Le nom de cette pièce vient du verbe « baller », qui signifie danser. Il est apparu pour la première fois en 1260, chez Adam de la Halle ; Guillaume de Machaut et Eustache Deschamps, au XIVième siècle, lui donnèrent sa forme définitive. Molinet, grand rhétoriqueur, instaura les strophes carrées (huitain d'octosyllabes, dizain de décasyllabes...)
- La "petite ballade" : 28 vers sur 3 rimes, en 3 strophes de 8 octosyllabes suivies d'un quatrain appelé "envoi" (parce qu'il contient souvent une dédicace). Ex : "Ballade des dames du temps jadis", de Villon.
- La « grande ballade » : 35 vers sur 4 rimes : 3 dizains et un envoi de cinq vers, sur le schéma ababb / ccdcd (3 fois) puis ccdcd. Ex : "Ballade des pendus", de Villon. Marot utilise une variante, 43 vers en 3 douzains et un envoi de 7 vers, sur le schéma ababb/ccddede, avec envoi ccddede.
- Le Chant royal : 60 vers, 5 strophes de 11 vers et un envoi de 5 vers.
Le pantoum :
Forme malaise introduite en France par Victor Hugo (Les Orientales) : mais très peu utilisée. Le vrai pantoum comprend des quatrains d'octosyllabes ou de décasyllabes, dans lequel le vers 2 et le vers 4 d'une strophe deviennent le vers 1 et le vers 3 de la suivante ; enfin le dernier vers du poème reprend le 1er, après un nombre de strophes illimité. Cf. Leconte de Lisle. Baudelaire a écrit un très célèbre « faux pantoum » : "Harmonie du soir". Il est établi sur 2 rimes, et le dernier vers ne reprend pas le premier.
LA SEXTINE :
Encore une forme inventée par le troubadour Arnaud Daniel, et remise au goût du jour par L'Alamo au 20ème siècle. Pierre Lartigue lui a consacré un ouvrage : L'Hélice d'écrire, la sextine (Les Belles Lettres, 1994). Composée de strophes de 6 vers sur deux rimes, et d'une demie-strophe, selon le schéma suivant :
- 1ère strophe : mots à la rime = A, B, C, D, E, F
- 2ème strophe : F, A, E, B, D, C
- 3ème strophe : C, F, D, A, B, E etc.
Chaque strophe reprend les rimes de la strophe précédente dans l'ordre suivant :
- 1 - 6ème
- 2 - 1er
- 3 - 5ème
- 4 - 2ème
- 5 - 4ème
- 6 - 3ème
Enfin, la dernière ½ strophe reprend dans l'ordre les mots à la rime. Voir un exemple de Pontus de Tyard (16ème siècle)
Quelques règles :
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